Ouvrage paru en Février 2005
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mercredi

a - Dédicace et premières citations

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A la mémoire de Redouane Sari, savant algérien assassiné par des lâches.

A celle de Othmane H., de Derouiche et de tous ceux de l’Enita qui sont tombés.

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12 janvier 1957 […] J’ai pu lire d’un bout à l’autre le numéro spécial du Moudjahid. J’ai été navré d’y retrouver, pompeusement idiot, le style d’un certain hebdomadaire régional. Il y a dans ces trente pages beaucoup de foi et de désintéressement mais aussi beaucoup de démagogie, de prétention, un peu de naïveté et d’inquiétude. Si c’est là la crème du FLN., je ne me fais pas d’illusions, ils tireront les marrons du feu pour quelques gros bourgeois, quelques gros politiciens tapis mystérieusement dans leur courageux mutisme et qui attendent l’heure de la curée. Pauvres montagnards, pauvres étudiants, pauvres jeunes gens, vos ennemis de demain seront pires que ceux d’hier.
Mouloud Feraoun, Journal, 1955-1962,  Editions du Seuil, 1962
 
Il faut bien comprendre que le peuple algérien marche aujourd’hui avec un poignard dans le dos, qu’il a été trahi par ses dirigeants. La confiance était énorme - il n’y a pas de mots pour qualifier cette force et lorsqu’elle retombe, c’est terrible.
Kateb Yacine, L’Autre journal, n° 7, été 1985
 
Je suis inquiet et déchiré par tous les soubresauts qui secouent l'Algérie. Je ressens cela comme tout Algérien. Quand un meurtre est commis par un autre Algérien, que je le veuille ou non, je partage la responsabilité de ce meurtre. Inconsciemment ou non, les assassins nous font endosser cette responsabilité, et cela nous rend malheureux et honteux d'être algériens. Les Algériens doivent avoir honte d'être algériens parce que d'autres Algériens commettent des crimes, pas seulement en leur nom, mais moralement en notre nom à tous. Il n'y a rien qui justifie un meurtre, aucune raison, même si on se prétend religieux. L'islam n'a jamais autorisé le meurtre pour le meurtre, comme aucune autre religion d'ailleurs. Jamais. Vous savez, du temps du Prophète, le meurtre n'était pas compensé par un autre meurtre. A mon avis, ce qui arrive peut s'expliquer par un désarroi. C'est une aberration d'ordre psychique. Quand on en arrive là et qu'il n'y a pas de justification logique, cela relève donc de la psychiatrie. L'Algérie est devenue une sorte de prison-hôpital psychiatrique à grande échelle. De plus, ce qui se passe se justifie d'autant moins qu'il s'agit de règlements de comptes ou de vengeances personnelles qui se produisent en faveur des désordres actuels. L'arrangement ne peut provenir que d'une solution politique, ce qui ne veut pas dire qu'il débouchera automatiquement sur la démocratie. 
Mohammed Dib, propos recueillis par Mohamed Zaoui in Algérie, des voix dans la tourmente,
Le Temps des cerises, 1998
 
Vous aurez beau laver la rouille, elle ne deviendra pas blanche.
Anwar el-Suhayli.
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